Bilan 2012-2013…
Le bilan… une coutume que j’emprunte à moult blogueurs, mais aussi une nécessité, l’envie de faire le point sur deux années de duel au sabre laser avec moi-même, de petites victoires personnelles et d’échec pas encore cuisant, mais déjà orné d’une vague odeur de sapin…
2012, l’année où j’ai tout lâché. Mon côté « pourquoi marcher sur la tronche de mon collègue quand on peut s’entraider » ne supportant plus les opens space et les rivalités de bac à sable (résumons cela en appelant ce côté Bisounours…) décidant d’emporter les digues longuement construites pour supporter les visions de troupeaux d’humains vomis par les portes du train matinal et mes 3 à 4 heures de trajet quotidien.
J’ai gagné quelques batailles. Écrire des histoires de A à Z, garder un rythme, faire entrer l’écriture dans mon quotidien, vaincre ma tendance à faire d’autres choses bien moins créative, et surtout, créer encore et encore.
Dusk a vu sa vie prolongée, améliorée, changée… la mienne a suivi. Ceux qui écrivent connaissent sans aucun doute la sensation, quand le chapitre final est enfin clôturé, le dernier mot, la dernière pensée ; quand cette boule dans le ventre se transforme brièvement en ouragan triomphal digne d’un orchestre philharmonique emportée par un raz de marée émotionnel mélangeant la sensation du devoir accompli et déjà d’une appréhension sur le futur second regard sur notre progéniture…
5 romans, une dizaine de nouvelles courtes, deux longues, autant de pages que j’ai eu plaisir à griffonner. Des forêts enchantées aux étoiles froides de l’espace, en passant par les bâtiments parisiens aux sombres complots et les auberges à l’étrange clientèle.
J’ai peur d’écrire le nom des avortés. De ceux qui ont vu le jour, mais ont manqué d’air avant la dernière ligne droite, ou la première. Car je me refuse à les enterrer. Blanche dort dans la crasse d’une cabane minière au fond d’une forêt glacée. Et ce depuis des mois à présent. Ailleurs, dans un autre monde, un jeune garçon continue de vivre auprès du meurtrier de sa famille pendant que l’Empire dans lequel il prépare sa vengeance se désagrège lentement au son des pistolets et des rapières. Un elfe nommé Jebellin chevauche sa monture, à la recherche d’une dernière bataille où il pourra dignement s’éteindre, car il est le dernier de son espèce et presque plus rien ne le retient ici-bas. Pas si loin de moi, deux enfants unissent leurs forces pour faire face à leur quotidien, puis à une créature bien plus dangereuse que les petites brutes de leur école primaire… ceux-là sont encore des embryons, une pile de notes qui attendent sagement le premier mot d’un premier chapitre…
Un déménagement imprévu, beaucoup d’excuse et de temps gaspillés. L’heure de remplir le frigo autrement qu’avec des rêves oblige à revenir à la réalité. Mais qu’importe.
2013 se termine avec des promesses, et des désirs largement atteints. La trilogie du Seuil m’a donné un demi-millier de lecteurs, une trentaine de commentaires positifs dans l’ensemble, soit bien plus que ce que j’avais espéré (j’espérais atteindre une centaine de lecteurs, et tout au plus deux ou trois commentaires assassins…). Puis, Lilian Ronchaud d’Ivre-Book m’a donné une chance, officialisant mes espoirs en quelque chose de concret. Une première nouvelle sort, pendant que la Trilogie s’offre une nouvelle peau, une nouvelle vie…
En parallèle, je tente de placer mon space opera qui est porteur de ma fichue mentalité (vous savez, Bisounours, tout ça. Enfin presque.) qui peut faire grincer des dents, mais que j’ai décidé d’embrasser comme étant mienne. Oui, je suis un idéaliste. Oui, je crois que les problèmes les plus graves ne requièrent qu’une touche d’empathie, une respiration profonde, et un acte de foi pour se résoudre.
Et surtout de la sincérité.
Que 2014 en soit rempli, pour moi, pour vous.
Merci.